Nous sommes en octobre 17. Cette date est loin d'être anodine et son pouvoir d'évocation fait frémir d'un romantisme révolutionnaire.
Octobre 17 : la révolution bolchévique s'apprête à célébrer son centenaire.
Sans juger de ce qu'a été l'application de ce que l'on nommait le "socialisme réel", il faut admettre que cette révolution a changé le cours du 20e siècle.
En 1917, le monde était enferré dans la Guerre Mondiale. La mutinerie était dans l'air, mais cette révolte devenue révolution tire ses racines dans l'Europe du 19e siècle. Il y a les théories de Marx, les mouvements utopistes, les Lumières, Garibaldi mais surtout... il y a Paris !
Ce n'est pas un hasard si les principaux leaders bolchéviques ont vécu à Paris.
La Commune de Paris de 1871 a été l'une des premières mises en œuvre des théories socialistes dans le monde. La répression violente de cette expérience aura empêché de voir l'exercice s'inscrire dans la durée, mais elle laissera aussi un goût amer à beaucoup de Parisiens. 6 ans plus tard seulement, une vingtaine d'entre eux décide de trouver une nouvelle forme, légale, d'auto-organisation et de socialisme : ils créent une coopérative.
Nous sommes sur les hauteurs de Belleville, dans le 20e. Le projet est modeste : une épicerie ouverte 2 soirs par semaine. Une devise : vente directe du producteur au consommateur. Ces mots semblent incroyablement modernes à l'heure des AMAP, ruches et autres kelbongoo... Il y a 140 ans déjà, les Parisiens en étaient très demandeurs ! Le succès est énorme : le tout-Paris de gauche se rue à La Bellevilloise.
La petite boutique devient un grand centre de l'économie sociale et solidaire avant l'heure : pharmacie, boucherie, magasin de vêtements, salles de meetings politiques, permanences syndicales, centre d'animation pour les enfants, cinéma, centre de santé... Les activités de la coopérative se multiplient.
L'aventure dure 60 ans. Aujourd'hui, la Bellevilloise a été rachetée, ce n'est plus une coopérative, elle propose un bar et une boîte de nuit mais encore et toujours des réunions politiques régulières.
Pour vous y rendre, chercher le 19 rue Boyer, métro Ménilmontant.
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