top of page
Rechercher

Une vraie cascade cachée dans Paris


A l'heure où ces lignes sont écrites, la crue de la Seine bat son plein. Nous avions déjà parlé de l'eau qui court sous Paris. Mais nous étions resté rive gauche. Alors que les badauds se pressent sur les quais pour photographier le zouave, d'autres pensent s'abriter dans les hauteurs. Pourtant...

En arrivant au sommet de Belleville, le nom des rues coule de source : rue de la Mare, des Rigoles, des Grandes-Rigoles, des Cascades...

C'est que sans la savoir, vous êtes sur un aqueduc. Et si le rafting n'est pas encore de mise, vous pouvez presque jeter un regard sur l'eau.

Rappelons-le, les aqueducs ne sont pas des ponts. Ils ne sont visibles en surface que lorsqu'ils doivent passer un obstacle. Autrement, ils sont toujours souterrains. Pour les voir, on construit des petites maisons percées : les "regards".

Comme le Parisien est badaud et qu'il se méfie de l'eau qui dort, Belleville est recouverte de regards. Tel le Jourdain abreuvant la Palestine, vous trouverez un regard dans la cour du 6, rue de Palestine (métro Jourdain). Un autre semble tout seul au 44 rue des Solitaires. Un troisième court au 17 rue des Cascades. L'un des plus anciens patauge dans l'ensemble immobilier du 38 rue de la Mare. Mais le plus intéressant est au 42 rue des Cascades. Une inscription latin sur ce dernier regard nous en dit un petit peu plus sur son histoire. Vous comprendriez, mais donnons néanmoins une traduction française :

Fontaine coulant d'habitude pour l'usage commun des religieux de St-Martin de Cluny et leurs voisins les Templiers. Après avoir été trente ans négligée et même méprisée, elle a été recherchée et revendiquée à frais communs et avec grand soin, depuis la source et les petits filets d'eau. Maintenant, insistant avec la force et l'animation que donne cette entreprise, nous l'avons remise à neuf et ramenée plus qu'à sa première élégance et splendeur. Reprenant son ancienne destination, elle a coulé à nouveau en l'an de grâce 1633, non moins à notre honneur que pour notre commodité. Les mêmes travaux et dépenses ont été recommencés en commun, comme il est dit ci-dessus, en l'an de grâce 1722.

Si vos yeux se posent sur ce regard, c'est peut-être qu'il est temps de vous jeter à l'eau !

Pour des anecdotes originales sur les surprises cachées à Paris, commandez une visite insolite !


bottom of page